Partie III

Bilan des pertes de la guerre d'Algérie :

Dans un article du Nouvel Observateur datant du 28 février 2002, Jean-Paul Mari évalue à 250 000 Algériens et à 30 000 Français le nombre de morts de cette guerre meurtrière et cruelle. 
Du côté des Français, les militaires sont plus de 27 000 à avoir été tués et 1 millier ont été portés disparus. Pour les civils Français d'Algérie, le nombre est de 2788 tués et 875 disparus jusqu'au cessez-le-feu. Il faut y ajouter 2 273 disparus entre le 19 mars (date de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu)­ et le 31 décembre 1962, dont plus de la moitié sont officiellement décédés.
Du côté des Algériens, ces pertes sont très difficiles à évaluer car les sources sont divergentes. Le Général de Gaulle parlait de 145 000 victimes en novembre 1959, et de 200 000 en novembre 1960. Du côté algérien, le FLN compte en 1964 « plus d' un million de martyrs ». Enfin, le chiffre le plus difficile à établir est celui des supplétifs musulmans (les harkis) après le cessez-le-­feu ; pour eux, les estimations varient entre 30 000 et 100 000 personnes. Pour être complet, il faudrait ajouter à ce bilan quelques milliers de tués au Maroc et en Tunisie, dans les conflits frontaliers (Sakhiet), en France, du fait des différents terrorismes (OAS, FLN), des règlements de compte, de la répression policière (Charonne ou le 17 octobre 1961), et de l'exécution des condamnés à mort.



Le nouveau pouvoir en Algérie :


La guerre d’Algérie se termine en 1962, puisque la France finit par reconnaître l’indépendance du pays revendiquée depuis le 1er novembre 1954 par le Front de libération nationale (FLN). En effet, la fin de cette guerre impliquait trois critères : la fin des hostilités entre le FLN et la France ; la reconnaissance d’un Etat algérien par la France ; et surtout la formation d’un gouvernement algérien capable d’incarner cet Etat. 
- En Septembre 1962, Ahmed Ben Bella chef du FLN, est élu par 159 voix contre 1 par la nouvelle Assemblée Nationale algérienne à la suite des accords d'Evian. Il accède à la présidence en 1963 grâce à la Nouvelle Constitution qui instaure le régime du parti unique du FLN


Ahmed Ben Bella
Source internet.

- En 1965, Houari Boumediene prend le pouvoir suite à un coup d'Etat militaire (Ahmed Ben Bella est emmené dans un endroit inconnu par des militaires pendant que Boumediene prend le pouvoir).


Houari Boumediene
Source internet.

- En 1976 : L'Islam devient la religion d'Etat.
- En 1978 : Suite au décès de Boumediene, Chadli Bendjedid lui succède, désigné par l'armée.

Chadli Bendjedid
Source internet.

- En 1988 :  Emeutes à Alger qui fait au moins 600 morts et mise en place d'une Nouvelle Constitution instaurant le multipartisme.



Depuis l'avènement de son indépendance en 1962, l'Algérie a adopté un régime républicain. L'élection du Président de la République se fait au suffrage universel direct (vote de l'ensemble des citoyens qui désigne directement son représentant) tous les cinq ans.  La Constitution actuelle permet au chef de l'Etat un rôle centré dans la gestion des affaires du pays. En vertu des articles de cette Constitution, le Président de la République est chef suprême des forces armées, chef de l'exécutif et ministre de la Défense. Il détient également le pouvoir de nommer son premier ministre ainsi que les membres du gouvernement sur proposition de ce dernier. Le pouvoir législatif est constitué de deux chambres (l'Assemblée Populaire Nationale et le Conseil de la Nation).

Ci-dessous, nous avons trouvé une vidéo traitant du pouvoir en Algérie de 1962 à 1975 relatant très bien ce qui c'est dit plus haut : 




A partir de 1962, l'Algérie devient donc un pays indépendant et connait le pouvoir politique sous un régime républicain. Malgré tout, le sort des rapatriés n'est pas encore défini.



Le sort des rapatriés :


Suite à la décolonisation de l’Afrique du Nord par la France, particulièrement celle de l'Algérie, des migrations de « rapatriement » se sont déroulées entre ces deux la France et l'Algérie à la fin des années 1950 et au début des années 1960.
Ce sont ainsi près d’un million d’individus qui ont quitté cette ancienne terre française pour s’installer en France métropolitaine.
Cet exode est le plus souvent vécu comme un exil, avec la perte de sa terre, de ses racines.
Les rapatriés Algériens étaient assez mal accueillis en France, en effet  Gaston Defferre, maire de Marseille, a dit en 1962 "Marseille a 150 000 habitants de trop, que les pieds-noirs aillent se réadapter ailleurs", cette phrase est explicite, on ne veut pas d' "étrangers" dans notre pays tout du moins autant.
Ils ne sont guère appréciés par les Français. Ils sont vus comme des colonisateurs, des exploiteurs, de riches propriétaires bien contents de profiter des ressources de la France.
Il y a eu malgré tout une rapide intégration économique puisque les villes de débarquements où ils s'installent sont des pôles qui n'étaient pas puissants au niveau économique. Les pouvoirs publics français chargés de leur accueil se heurtent à la problématique de leur dénomination qui constitue un véritable imbroglio sémantique alternant entre les notions de rapatriés, repliés et réfugiés.
Ils doivent relever de nombreux défis liés à leur installation sur le territoire national : l’organisation d’une administration d’accueil spécifique, la résolution des problèmes de saturation des logements et d’emploi. Généralement les pieds-noirs se sentirent rejetés à leur arrivée en France. Ils eurent à affronter les invectives, notamment de la gauche communiste, qui les caricaturaient comme des colons profiteurs. À l'été 1962, les pieds-noirs désespérés et démunis, arrivés sur des bateaux surchargés, furent reçus, à l'initiative des dockers CGT, par des pancartes hostiles " les pieds-noirs à la mer " à l'entrée du port de Marseille. Beaucoup virent leurs containers trempés dans la mer par ces mêmes dockers

Voici une vidéo montrant très bien le rapatriement des Algériens à Marseille.






Les rapatriés ont vécu des moments difficiles, mes les soldats Français, de retour dans leurs pays ont aussi du faire face à de nombreux traumatismes.


Le traumatisme de la guerre :

Cinquante ans après la guerre d'Algérie, les traumatismes sont toujours là. Près de deux millions de jeunes ont été appelés entre 1956 et 1962 pour y participer. Nous pouvons estimer que plusieurs centaines de milliers en sont revenus psychiquement malades. Envoyés en Algérie pour ce que l'Etat appelait "maintien de l'ordre", les soldats ne s'attendaient pas à découvrir à leur arrivée, cette "guerre sans nom".

Il a fallu des années avant que la France reconnaisse enfin, que c'était une guerre.


Source internet.


Malgré le temps qui passe, les souvenirs eux restent. Beaucoup sont rentrés de cette guerre avec des blessures physiques plus ou moins graves, mais le plus souvent, ceux qui sont revenus étaient blessés intérieurement. Un traumatisme qui ne les a jamais quitté. Enfermé dans une solitude pour certains, sans savoir comment se libérer de ce poids, dépressifs pour d'autres, qui ne savaient pas comment se soigner.
Pour les plus chanceux d'entre eux, les traumatismes ne sont pas toujours là. Certains jours plus que d'autres... Quelques fois, ils arrivent même à oublier en parti ce cauchemar qui a duré trop longtemps. Mais la réalité leur revient violemment au visage, sous la forme de rêves ou de flashbacks incessant.
Ils se murent le plus souvent dans leur silence, et ne parlent jamais de ce qu'ils ont vécu là-bas, au front.
Sujet sensible, trop douloureux, ou encore peur d'ennuyer ; chacun a sa raison qui le pousse à se taire à jamais. 
Cette guerre sans nom est devenue aujourd'hui tabou pour ces anciens combattants qui tentent tant bien que mal, de reprendre leur vie là ou elle s'est arrêtée.

Nous avons rencontré André, aujourd'hui septuagénaire, parti à l'âge de 20 ans en Algérie en tant que soldat français. Il a accepté de répondre à nos questions en toute sincérité et de se livrer sans tabous pour témoigner de cet épisode marquant, qui aujourd'hui encore le hante.
Nous publions un extrait de cette interview qui sera diffusée en intégralité le jour de l'oral de TPE.

Interview d'André, soldat de l'armée Française pendant la guerre d'Algérie :





cliquez ici si la vidéo ne fonctionne pas

La guerre d'Algérie a donc aussi été un très grand traumatisme pour de nombreux soldats partis très jeune au combat.




Analyse Filmique :
Muriel où le temps d'un retour, Alain Resnais



Ce film est un film français, réalisé en 1963 par Alain Resnais, il dure 1h57 min.

Synopsis : Septembre 1962. Hélène Aughain, femme au début de la quarantaine et antiquaire à domicile, vit à Boulogne-sur-Mer avec Bernard Aughain, son beau-fils qui revient d'Algérie. Elle fait revenir son amour de jeunesse, Alphonse Noyard, un homme dissimulateur, charmeur et habile. Il arrive accompagné d'une jeune femme, Françoise, actrice débutante, qu'il fait passer pour sa nièce. Hélène les accueille et la cohabitation du groupe va s'avérer source de tensions: rémanence du passé propre à chacun, résolution du passé et amours contrariés.







cliquez ici si la vidéo ne fonctionne pas
Plan 1 : c'est un plan d'ensemble, Bernard parle froidement, sèchement.
Françoise, elle se balance sur sa chaise .
On peut dire qu'elle se sent chez elle et qu'elle prends vite ses marques alors que Hélène vient juste de la recevoir, il y a un contraste entre Françoise qui se sent à l'aise et Bernard qui lui est gêné de cette situation où tout le monde est réuni autour de la table pour le dîner, de plus elle porte une robe verte qui montre qu'elle est naïve, et un peu enfantine par rapport aux autres personnages qui eux sont habillés de manière plus simple.

Plan 2 : le plan 2 est un plan buste rapproché sur Françoise (la belle-mère de Bernard), dans ce plan elle le remet à se place par son attitude et ses réflexions déplacées.

Plan 3 : c'est un plan épaule, on peut voir le regard intrigué de la jeune fille, elle a l'air heureuse, on peut deviner dans sa façon d'agir qu'elle réfléchie à quelque chose en particulier on peut penser qu'elle a l'air intéressé par Bernard. Quant à ce dernier il est toujours aussi gêné.  

Plan 4 : Françoise suit Bernard et rentre dans sa chambre, il y a un gros plan sur le visage de Françoise, elle est totalement sûre d'elle et ne le quitte pas des yeux c'est à ce moment là que l'on est certain qu'elle est vraiment obnubilée par lui.

Plan 5 : il y a un raccord dans l'axe pour ce plan par rapport au précédent. Nous découvrons la chambre de Bernard, elle lui pose des questions mais ne prête aucune attention à ses réponses. Elle s'installe tranquillement et c'est à partir de ce moment que Bernard rentre dans le champ de la caméra, Françoise ne respecte en rien l’intimité de Bernard.

Plan 6 : c'est un plan moyen sur les deux personnages, on peut voir qu'il s'éloigne quand même un peu d'elle, il est mal à l'aise de part son attitude vis-à-vis de lui. Elle le questionne toujours, elle est en mouvement, on la voit de dos et on est de son point de vue lorsqu'il y a un hors champs sur le couteau de Bernard, elle est donc intriguée par cet objet.

Plan 7 : plan épaule, Bernard pose une question de façon assez sèche  « qu'est-ce que vous faîtes là ? », cette fois-ci c'est Françoise qui se sent mal à l'aise et qui détourne les yeux, à la suite le malaise revient entre les deux personnages, elle redevient froide et recule sa question l'a donc bouleversée.


Plan 8 :  on voit qu'elle regarde une photo ou il y a des soldats, elle s’intéresse soudainement à sa vie et lui pose des questions, on ne sait pas vraiment ce qu'elle veut.

Plan 9 : il y a un plan rapproché sur Bernard, il est mal à l'aise et détourne les yeux suite aux questions de Françoise, il est recroquevillé dans un coin de la pièce sur son lit cela montre qu'il est coincé et qu'il ne peut pas échappé aux questions de la jeune fille. C'est une sorte de vengeance de la jeune fille par rapport au plan 7 où la situation s'inversait.

Plan 10 : c'est un plan américain, Bernard se relevé et se rapproche de Françoise pour lui enlever la photo des mains, il essaye de couper court à la conversation et cela fonctionne puisque suite à ce plan ils partent de la chambre pour aller dehors.


Bilan : Nous pouvons voir à travers cette analyse que Bernard, le beau-fils d'Hélène, rentre de cette guerre perturbé. Notamment  par son attitude, et sa façon d'agir envers les invités, il reste en retrait par rapport aux autres, il réagit et parle froidement et préfère s'isoler dans sa chambre.





Conclusion : 


L'Algérie est devenue un pays libre suite à la révolte du peuple. Malgré tout, les rapatriés et les soldats français ont beaucoup souffert de cette guerre sans nom qui a crée des
"non-dit" et des traumatismes.

Certains aspects de cette guerre ne sont toujours pas élucidés et demeurent encore aujourd'hui tabou.

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